Généralités :
La prostate est une glande située sous la vessie et qui entoure l’urètre.
Chez l’adulte jeune, la prostate a environ la taille d’une noix. Sa fonction principale est la sécrétion de liquide pour nourrir les spermatozoïdes. Les vésicules séminales, situées derrière la prostate, fabriquent le sperme.
L’hyperplasie bénigne de la prostate est une affection médicale non cancéreuse affectant la prostate. Il s’agit simplement d’une augmentation de volume de la prostate pouvant être évaluée lors du toucher rectal ou sur un examen d’imagerie.
Cette augmentation de volume peut être à l’origine d’une compression de la paroi de l’urètre (image de droite) à l’origine de symptômes.
Symptômes :
Les symptômes de l’hypertrophie bénigne de la prostate sont variables mais s’aggravent souvent avec le temps. Les symptômes peuvent être de type obstructif avec des difficultés à uriner ou un jet urinaire faible ou de type irritatif avec une augmentation de la fréquence des mictions (le jour ou la nuit) et des envies urgentes d’uriner.
Il est important de comprendre que l’hypertrophie bénigne de la prostate peut être à l’origine de symptômes urinaires contrairement à un cancer de la prostate qui pourra être dépisté lors de la prise en charge à l’aide d’un toucher rectal et d’un dosage du PSA en première intention.
Traitement :
Le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate dépend de la gêne du patient et pas du volume de la prostate.
L’IPSS (International Prostate Score Symptom) permet d’objectiver la gêne du patient.
Il existe différentes classes médicamenteuses utilisées en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate :
- phytothérapie : en cas de symptômes urinaires légers
- alpha bloquants (exemple: alfuzosine) : ces médicaments permettent de détendre les muscles de la prostate et de la vessie afin d’améliorer l’écoulement de l’urine. Les effets principaux secondaires sont l’éjaculation rétrograde et l’hypotension orthostatique
- inhibiteurs de la 5-alpha réductase (exemple: dutastéride) : ces médicaments agissent en inhibant la production d’une hormone impliquée dans la croissance de la prostate aboutissant en une réduction du volume de la prostate et un meilleur jet urinaire. Ce médicament peut être entraîner une baisse de la libido.
- inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (tadalafil) : utilisés préférentiellement chez les patients présentant des symptômes urinaires légers ou modérés associés à une dysfonction érectile
Il est possible de proposer un traitement médical combinant plusieurs classes médicamenteuses.
En cas de symptômes mal contrôlés malgré un traitement médical ou de complications de l’hypertrophie de la prostate (rétention urinaire et calculs de vessie en particulier), un traitement chirurgical pourra être envisagé.
Différentes techniques chirurgicales de l’adénome sont possibles et seront adaptées au volume prostatique et au souhait du patient :
- résection endoscopique (par les voies naturelles)
- énucléation endoscopique au laser (par les voies naturelles)
- par voie haute (abdominale) ouverte ou laparoscopique robot assistée
L’effet secondaire principal des traitements chirurgicaux présentés ci-dessus est l’éjaculation rétrograde. L’incontinence urinaire est un effet secondaire rapporté mais rare.
Dans certains cas particuliers, une traitement électif d’une partie de la prostate (résection du lobe médian) ou col du vésical (incision cervico-prostatique) pourra être proposé.
D’autres traitements sont en cours d’évaluation :
- implants intra-prostatiques
- embolisation de la prostate
- ablation prostatique à la vapeur d’eau